Comment présenter sa demande de congé sabbatique ?, comment en parler lors d’un entretien d’embauche ?, l’indiquer dans son CV est-il une bonne idée ? Réponses.
Tour du monde, reprise d’études ou formation, volonté de mettre entre parenthèses sa vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en bas âge ou demandant un surplus d’attention, ou encore, pour s’investir dans des projets relatifs à des sujets qui vous passionnent hors de votre champ professionnel : les motivations qui poussent à prendre un congé sabbatique sont variées et personnelles. Depuis environ deux ans, à la faveur de la tendance à rechercher du sens et du bien-être au travail, les demandes augmentent.
1. Demande du congé sabbatique : mettre en avant ce qui est profitable à la Vie Professionnelle
Les motivations sont personnelles mais une bonne façon de formuler sa demande est de valoriser le fait que son projet aura un impact positif sur son job. Présentez à votre employeur un projet concret et précis, plus il est profitable à la vie professionnelle, mieux c’est entendu , remarque Éléonore Fouquet, Senior Executive Manager Tax & Legal chez Page Group.
Un voyage autour du monde fera par exemple de vous quelqu’un de polyglotte et ouvert à d’autres cultures. En l’absence de projet réfléchi, ou dont le seul but est un besoin de se ressourcer, le risque est de passer pour une personne en mal-être dans son poste aux yeux de RH portées à s’interroger sur vos motivations.
2. Retour à son poste, entretien d’embauche ou reconversion : parler des apports de ce congé
À la fin de votre congé sabbatique, plusieurs possibilités se présentent : le retour chez votre employeur, la recherche d’un autre emploi ou la reconversion. Dans le cadre d’un retour à votre poste, sauf surprise due à un changement de hiérarchie ou d’organisation, les choses ont été prévues avant votre départ.
Si ce congé a fait naître en vous un profond désir de changement d'entreprise ou de métier, vous passerez des entretiens et serait peut-être amené à évoquer votre parenthèse. Il faut être capable d’expliquer vos motivations et les bénéfices que vous avez tirés de l’expérience , conseille notre interlocutrice.
Si Éléonore Fouquet prône de dire la vérité sur son parcours, elle recommande toutefois d’adapter cette vérité selon les contextes et les interlocuteurs.
Qu’il s’agisse d’un retour dans la même entreprise ou d’un changement, il faut être rassurant et déterminé sur le fait que le congé sabbatique a été une parenthèse, montrer qu’on est prêt à redémarrer, soit dans le même contexte, soit dans un autre , ajoute-elle.
Le recul que vous avez pris, l’énergie nouvelle que vous avez engrangée sont de bons arguments. Attendez-vous néanmoins à ce qu’on vous questionne sur votre capacité à mettre à jour vos connaissances, notamment dans des domaines où les évolutions sont rapides, comme le juridique où une règlementation en remplace une autre.
C'est d'autant plus vrai si ce congé dépasse onze mois, durée maximale fixée en l'absence de convention ou d'accord.
3. CV : mentionner ou non le congé sabbatique dépend du but recherché
Comme pour tous les sujets liés à la QVT (qualité de vie au travail), on observe deux catégories d’employeurs : ceux qui ont compris qu’accueillir favorablement l’envie de congé sabbatique permet de gagner, de maintenir, d'augmenter la confiance des collaborateurs et qui promeuvent la démarche, et ceux qui ne comprennent même pas qu’on émette une telle demande.
Un CV transparent est ce qu’il y a de plus souhaitable mais, ne nous leurrons pas, des entreprises stigmatisent encore cette démarche et peuvent en faire un prétexte pour discriminer une candidature.
Si votre objectif est d’avoir le plus d’entretiens possible, évitez de mentionner ce congé sur votre CV, s’il est de trouver une entreprise en adéquation avec vos valeurs, indiquez-le , recommande Éléonore Fouquet. Le risque de discrimination devient alors un gain de temps.