Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, 50 % des employés auront besoin d’une requalification professionnelle d’ici 2025. Voici six compétences qui devraient être nécessaires au travail dans les années à venir.

D’ici 2025, les besoins des entreprises vont continuer à évoluer. Avec les progrès numériques, mais aussi le contexte actuel, les recruteurs adaptent leurs critères de recherche.

Dans son rapport 2020 sur l’avenir de l’emploi, paru le 20 octobre, le Forum économique mondial estime que d’ici 2025, près de 50 % des employés d’entreprises auront besoin d’une requalification, nécessitant une formation. Quelques compétences spécifiques pourraient voir leur intérêt grandir auprès des recruteurs.

1. Avoir une vraie capacité d’adaptation : 

Si le rapport évoque à de nombreuses reprises la valorisation de la pensée critique et de l’analyse par les employeurs dans les années à venir, il ne s’agit pas, pour Sophie Bellec, conseillère en ressources humaines, des principales compétences qui seront mises en avant.

 La pensée critique est davantage nécessaire à certains niveaux de postes. L’apprentissage rapide et l’adaptabilité sont en revanche des compétences qui n’épargneront personne, explique-t-elle. Aujourd’hui, les compétences deviennent rapidement obsolètes. Les logiciels évoluent rapidement. Les recruteurs recherchent des gens capables de se former en permanence, un peu tout seuls

Un fonctionnement qui implique alors une autre aptitude : la résistance face au stress et à l’inconnu.

2. Ne pas négliger les rapports humains :

La spécialiste du recrutement pointe aussi un deuxième élément clé du rapport : l’aspect relationnel. Pour elle, que ce soit avec des clients ou entre employés dans l’entreprise, il est important de s’intéresser aux demandes de chacun.

 Ça rentre dans le domaine large de l’intelligence émotionnelle. Les compétences interpersonnelles et l’empathie sont très importantes, et ça c’est vrai à tous les niveaux de postes, qu’ils soient décisionnels ou non. 

3. Savoir analyser et résoudre des problèmes complexes :

D’après le rapport du Forum économique mondial, la résolution de problèmes complexes et les capacités d’analyse et de raisonnement sont aussi des compétences de plus en plus recherchées.

Sophie Bellec, confirme la tendance du rapport. C’est vrai. Nous sommes dans un système de plus en plus complexe et instable. Il faut le comprendre, l’analyser pour en déduire ses enjeux. Parfois avec une part d’inconnues.

Selon la spécialiste, la crise actuelle a permis, de montrer à tout le monde, dans tous les secteurs d’activité , que le monde de l’entreprise est en réalité volatile, incertain, complexe et ambigu .

4. Être autonome, et pas qu’en télétravail :

Le coronavirus a donc, lui aussi, une influence sur les compétences qui seront à développer dans les prochaines années. La mise en place du télétravail a instauré de nouvelles façons de travailler, imposant aux employeurs d’accorder davantage d’autonomie à ses employés.

 L’autonomie est à coup sûr une compétence qui sera valorisée, reprend Sophie Bellec. Mais on demande aux employés d’être autonomes aussi lorsqu’ils travaillent en présentiel. Les recruteurs apprécient les profils capables de prendre des initiatives, car dans un système qui se complexifie, il n’est pas toujours possible de se tourner vers quelqu’un qui détient un poste décisionnel. 

5. Suivre les évolutions du numérique :

Comme depuis de nombreuses années maintenant, l’utilisation du numérique dans les entreprises ne cesse de progresser. Même dans des secteurs qu’on pensait moins touchés par cette transition, confirme Sophie Bellec. C’est une évolution permanente et ça fait partie de l’adaptation.

Là encore, les profils qui parviendront à s’adapter rapidement à des logiciels qui évoluent perpétuellement seront avantagés. Il faut du monde pour créer les produits numériques des entreprises, pour les adapter, pour apprendre à les utiliser, les mettre en place, etc. 

6. Faire preuve de créativité, face à la robotisation :

Un dernier aspect semble non-négligeable. Celui de la créativité. Une compétence qui fait partie de la liste du Forum économique mondial, et qui, lui, devrait continuer à faire la différence. Pour les chercheurs en charge de l’étude, pas moins de 85 millions d’emplois pourraient être menacés par une modification de la division du travail entre l’homme et la machine .

L’importance de se démarquer des actions réalisables par les machines semble alors essentielle. Il y a un tas de choses qui sont faisables par des robots, mais les métiers qui vont s’en sortir sont ceux qui font appel à la créativité, à la capacité de raisonner de façon complexe avec des inconnues. Ça reste des choses humaines dont on aura besoin , synthétise Sophie Bellec.

Par Léo ROUSSEL