Les réseaux sociaux professionnels, et LinkedIn en particulier, sont devenus de puissants outils pour la carrière des cadres. Mais pour en profiter au maximum, il faut en connaître les règles et investir du temps pour explorer toutes les fonctionnalités, comme par exemple les recommandations. Les recommandations écrites donnent davantage d’autorité aux utilisateurs, constate Kevin Dangu, chef de projet pour l’agence d’e-réputation 1min30. Il poursuit : Un recruteur accordera plus d’intérêt au CV de candidat valorisé par ses pairs, qu’à un CV sans recommandation. Ces mots rédigés par vos supérieurs ou collègues rassurent les chasseurs de tête sur vos compétences et montrent que vous avez laissé un bon souvenir aux différents postes occupés. Ils peuvent donc être déterminants pour vous démarquer des autres profils. Mais comment les obtenir et à qui s’adresser en priorité ?

Recommandations : les personnes à solliciter

LinkedIn possède un outil qui permet d’envoyer une demande de recommandation interne en quelques clics (lire l’encadré pour la marche à suivre). Un bon moyen pour inciter vos connaissances à laisser des appréciations positives sur votre profil. Attention, recommander quelqu’un implique une complicité réciproque qui s’acquiert avec le temps , prévient Kevin Dangu. Jean-Noël Chaintreuil, coauteur de "101 questions sur LinkedIn" (éditions Diateino), ajoute : De façon générale, vous pouvez demander à tout le monde avec qui vous avez eu un lien professionnel probant. Sollicitez donc les personnes que vous connaissez vraiment :

• Vos anciens supérieurs : Je conseille de demander à un ancien N+1 qu’on a quitté en bons termes , affirme Laurent Rignault, fondateur de l’agence de conseil en marketing et communication digitale Expert is me. Leur autorité donnera davantage de crédit à la recommandation.
• Vos anciens directeurs de recherche : Si vous avez gardé un lien fort avec votre directeur de thèse ou de projet de fin d’études, qui travaille dans votre secteur, il est judicieux de lui demander une recommandation , conseille Kevin Dangu. Là encore, son expérience et son influence vous permettront de mettre en valeur votre profil.
• Vos collègues : Ils sont légitimes pour valider vos compétences, surtout s’ils sont eux-mêmes recommandés par d’autres utilisateurs influents, observe Joelle Walraevens-de Luzy, auteur de "LinkedIn, le guide pratique" (éditions Kawa). Mais prenez garde à ne pas demander à toute votre équipe. Trop de recommandations pourraient laisser penser que vous copinez. Deux ou trois retours positifs de vos collègues suffisent largement.
• Vos clients : Quand on paye pour un service, on est souvent très exigeant : qui a plus de légitimité pour laisser une recommandation, qu’un client engagé financièrement ? , lance Kevin Dangu. Leurs recommandations donneront envie à d’autres prospects de vous faire confiance.

Recommandations : les personnes à éviter

Certaines recommandations peuvent néanmoins vous porter préjudice si elles n’ont pas suffisamment de légitimité. Il vaut donc mieux éviter de demander l’approbation de certaines personnes :

• Vos anciens amis de fac : Pour Kevin Dangu, Leurs retours d’expérience n’ont pas de valeur, sauf s’ils évoluent dans les mêmes sphères professionnelles que vous. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de passer pour quelqu’un qui veut collectionner les bons points. Privilégiez la qualité à la quantité !
• Vos proches : Les recommandations d’amis et de membres de votre famille ne sont généralement pas crédibles, explique Joelle Walraevens-de Luzy. Le recruteur peut penser qu’elles ont été réclamées par le candidat. En clair : à moins que votre frère travaille dans la même branche que vous, ne cherchez pas à obtenir son aval 2.0.
• Votre N+5 : Évitez de demander un commentaire positif à une huile que vous ne voyez qu’une fois par an , préconise Kevin Dangu. Il y a des chances qu’il vous ignore ou pire, qu’il interprète mal votre geste audacieux et nuise à votre réputation dans l’entreprise.

Comment rédiger sa demande de recommandation

Une fois le destinataire sélectionné, commencez à écrire votre demande. La personnaliser est capital pour optimiser vos chances d’obtenir un retour positif. Le message d’envoi par défaut est donc à bannir. Pour Joelle Walraevens-de Luzy, voici les éléments à mentionner dans votre demande de recommandation :

• Rappelez tout de suite le contexte : Après avoir salué la personne, évoquez d’emblée la mission où vous avez travaillé avec elle pour capter son attention.
• Insistez sur les mots clés : Soyez le plus précis dans votre demande et mentionnez les compétences pour lesquelles vous souhaitez être recommandé (expert Java, community management, etc) Cela permettra de suggérer à votre destinataire quels points mettre en valeur dans la recommandation sans être trop directif.
• Proposez d’en parler : À la fin de votre message, dites que vous êtes disposé à discuter de votre requête. Si la personne accepte, vous pourrez plus facilement lui exposer vos attentes et obtiendrez une meilleure appréciation.

Évidemment, si vous avez gardé contact avec lui, privilégiez le tutoiement. C’est à vous d’adapter votre ton et le contenu de votre message en fonction de la proximité entretenue avec votre ancien chef , explique Laurent Rignault. Et si vous l’avez perdu de vue, n’hésitez pas à évoquer des souvenirs communs pour raviver son intérêt ! 

Adrian de San Isidoro